Ce matin je suis parti faire un devis dans un village des environ : j'explique en trois coups de cuillère à pot ce qu'il faut faire , le devis est validé et chèque d'acompte signé (désolé pour les puristes, je n'ai pas tenu compte du délai de rétractation...). Le monsieur tres aimable me propose de boire un coup car il est déjà midi , l'heure de l'apéro (les plombiers doivent boire un coup toutes les deux heures en été , sinon y sont mals)
S'en suit une longue discussion sur son métier d'économiste chercheur dans un grand groupe télécom ; il me détaille pendant une heure ce sur quoi il travaille depuis plusieurs années, un modele économique d'utilisation des telephone portable (un "business model" plus exactement, désolé pour l'anglicisme) qui permettrait de rentabiliser le réseau des antennes de telephone (paraitrait que les investissements sont tellement lourds et que ça va nous péter dans la gueule d'ici quelques années : le crédit lyonnais x 1000) ; bien que ce modele ait été validé par nombres d'acteurs, il m'explique que le lourdeur et l'incapacité de sa hiérarchie à comprendre les enjeux font que tout reste dans les placards, et que son entreprise va connaitre des licenciements massifs dans les prochaines années si l'on ne fait rien...
Je pense alors à ce qu'on a connu sur les sub-primes il y a 2 ans : les dirigeants des institutions financières savaient que tout allait péter, mais ils ne savaient ni le jour ni l'heure...et ne rien faire est plus tranquille que de reconnaitre qu'on s'est trompé en agissant en conséquence et en ramant à contre courant . Le plus ahurissant dans cette histoire, c'est le comportement des autorités monétaires qui n'ont pas su tirer à temps la sonnette d'alarme... ce sont les mêmes aujourd'hui qui vous disent que l'économie va mieux..
En 1999, je travaillais dans la banque d'investissement d'un grand groupe mutualiste sur les marchés financiers. Mon chef me demande de faire un powerpoint de présentation de fonds de titrisation des crédit immobiliers US, et à cette occasion je recontre les gérants basé dans une filiale à NY à l'occasion de leur show-room en France; ils me disent que leurs fonds ont les meilleure notations et rapportent en gros PIBOR +1 ou 2% , avec un bémol : y sont pas ou peu liquides . En d'autre termes, on vous propose de mobiliser de l'argent et de le récupérer avec une espérance de plus value concrétisable quand quelqu'un daignera racheter vos parts. Quand? Fin 2008, quand ça ne vaudra plus rien !
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